Printemps à Tamié, un jour de pluie…

Tous les sens en éveil, je m’émerveille !

Les sommets alentours se cachent dans une brume aux divers tons de gris, éclaircie en quelques endroits par des taches lumineuses là où le soleil tente une percée timide. Les nuages aux dos ronds caracolent, se bousculent et s’effilochent en longues traînées ouatées, déversant à l’envie des gouttes qui tombent drues, et soudain nonchalantes, dansent en douceur portées par un souffle d’air laissant flotter un voile d’humidité qui caresse mon visage.

Les prés d’herbe mouillée et les arbres accrochés aux flancs des montagnes rivalisent d’exubérance dans une explosion de palette de verts du plus tendre au léger, presque doré, au plus dense et sombre tirant vers le noir, sur fond de toutes les nuances printanières les plus vives et gaies.

Penchées sur leurs tiges, les fleurs des talus exhalent leur parfum mêlé à la fraîche odeur de terre qui monte en bouffées du sol détrempé. Un écureuil au pelage brun, furtif, disparaît derrière le tronc d’un sapin. Les cloches des vaches résonnent dans le vallon. Sous les feuillages lourds de pluie, les oiseaux chantent leur louange joyeuse.

Mon âme bénit le Ciel pour tant de merveilles !

à Tamié, le lundi 20 mai 2019

© Anne-Yvonne Le Buf